#NEWS – Septembre 2025

Chaque mois, l’équipe Communication vous partage les coulisses de l’association : idées, projets, nouveautés et inspirations ! L’occasion d’en savoir plus sur nous au cours de l’année, et peut-être, nous rejoindre…

L’équipe s’est concentrée sur la préparation des Conférences De Rentrée : 9 conférences, une par Groupe de Travail, pour initier un large public à la variété des enjeux du spatial, en compagnie du mentor du GT choisi pour l’année. Ces conférences sont l’occasion de mieux connaître les membres de l’association, leurs idées pour l’année à venir et d’apprendre avec le mentor, réputé dans son domaine.

Les CDR ont lieu du 29 septembre au 8 novembre 2025, ouvertes à tous, gratuites et en visioconférence. Les inscriptions sont obligatoires, et disponibles ici.

29 septembre : GT Culture Spatiale, avec Erika Velio
01 octobre : GT Développement durable, avec Quentin Guého
09 octobre : GT Exploration spatiale, avec Jérôme Vila
13 octobre : GT International, avec Nicolas Maubert
20 octobre : GT Lanceurs, avec Arnaud Demay
23 octobre : GT Gouvernance, avec Béatrice Hainaut

date à confirmer: GT Sécurité et connectivité, GT Energie, GT Financement

L’Europe a-t-elle un récit mobilisateur soutenant son exploration spatiale, au même titre que les Etats-Unis ont développé et imposé dans les représentations collectives l’imaginaire de la frontière et de la conquête ?

C’est la question à laquelle les membres des GT Exploration Spatiale et Culture Spatiale, menés par Auriane Decker, ont cherché à répondre pour contribuer au rapport du groupe ” Europe et Exploration spatiale ” des Space’ibles du CNES. Guettez notre prochaine publication !

De belles idées sont en cours de discussions avec l’IFHE, une association dédiée à l’histoire spatiale française et européenne, sa sauvegarde et sa valorisation. ASTRES étant essentiellement composée d’étudiants aux formations non techniques, il y a de nombreuses opportunités pour travailler ensemble à l’avenir.

Le monde de la recherche peut être obscure et notre partenariat avec l’ENS vise à éclairer ces ténèbres. La Chaire Espace examine les nouveaux enjeux sociaux-culturels, géostratégiques et environnementaux de la relation Terre-Espace.

Le 02 octobre en soirée, venez poser vos questions aux doctorants et enseignants chercheurs de la Chaire Espace, en ligne ou en présentiel. Il reste quelques places ici : Inscriptions

Alix Guigné (présidente), Charlotte Berthoumieux (responsable évenementiel) et Sabrina Barré (vice-présidente) ont pu participé à la fameuse WSBW, rendez-vous parisien incontournable de la rentrée. Une chance exceptionnelle au coeur du spatial !

Nous avons repris le rendez-vous mensuel aux Ateliers Gaîté, en accueillant déjà une quinzaine de nouveaux adhérents !

Retrouvez les lectures et contenus extérieurs qui ont inspiré nos GT ce mois-ci. Partagez-nous les vôtres en retour !

Témoignage de Claudie Haigneré sur notre stand au Bourget

Podcast “1961, naissance du Centre National d’Etudes Spatiales” sur France Culture

Note “L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale” par Marc Julienne, IFRI

Article “News about Space transportation and Nuclear Propulsion” de l’ESA

Podcast “Space to grow” de Jaime Martín Lozano

Nous serons au NextSpace Symposium de Way4Space, à Bordeaux les 9 et 10 octobre. Venez à notre stand récupérer les dernières Astrocartes 2025 !

ASTRES aligne son équipe de champions à la course solidaire AéroRun du 19 Octobre, sur la marche et la course.

Rapport Nexus Alpha

L’Alliance Stratégique des Etudiants du Spatial s’est constituée autour des questions de stratégie et vient apporter au secteur spatial le point de vue de la jeunesse, passionnée, novice et candide, fervente de contribuer à son tour. Afin d’ancrer les travaux thématiques des neuf groupes de travail de l’association dans une perspective plus large et cohérente, nous vous proposons ce rapport Nexus Alpha.

Ce fut un travail collectif de grande ampleur qui a réunit plus de 70 participants, une trentaine de rédacteurs et un quinzaine de personnalités et mentors pour répondre à nos interrogations. Il sera la base de travail de nos futurs travaux, un socle commun de réflexion sur laquelle itérer.

Le contexte de publication de ce rapport est particulièrement stimulant : depuis 2019, la France s’est dotée d’une stratégie spatiale de défense. Des fédérations de professionnels et des instituts de recherche appellent depuis de leur voeux une stratégie équivalente pour le secteur civil. En juin 2024, les adhérents d’ASTRES décident ensemble de travailler à leur vision pour le futur du spatial français et les travaux démarrent dès septembre. Or, en mars 2025, le gouvernement annonce la publication d’une stratégie spatiale nationale à l’été. Toutes ces initiatives partagent le même objectif : éclairer les enjeux, structurer les options possibles et proposer des pistes d’orientation pour contribuer à une meilleure compréhension et prise de décision sur ce sujet. Ce rapport ne prétend donc ni à l’exhaustivité ni à la solution définitive. Le rapport Nexus Alpha se place comme la vision de professionnels en devenir, passionnés et motivés à se former.

>> Pour suivre l’évolution de cette réflexion, suivez nous sur Linkedin !

Les ambitions spatiales de l’Australie

Quels sont les défis de la stratégie spatiale australienne ? Comment le pays navigue-t-il entre ambitions élevées, ressources limitées et coopération internationale ? Les GT vous proposent leurs analyses pour comprendre le positionnement de l’Australie dans le secteur spatial, entre défense, exploration et innovation technologique.

Par le GT Gouvernance

Synthèse

L’Australie est un acteur spatial souffrant d’une incohérence entre ses ambitions et ses moyens. Même si elle peut se reposer sur des bases solides dans les communications (servant une rhétorique culturelle), dans la SSA et sur certaines start-up émergentes, sa stratégie est minée de limites importantes au regard des ambitions australiennes aussi diverses, allant de la défense spatiale à l’exploitation minière extraterrestre. En effet, son agence spatiale, créée en 2018, est dotée de l’un des budgets les plus faibles de l’OCDE (45 M sur 4 ans) et ne dispose pas d’un lanceur autonome. Par ailleurs, bien que le SmartSat CRC et d’autres partenariats public-privé apportent des fonds additionnels, cette dépendance aux financements extérieurs et privés pourrait freiner l’autonomie stratégique de l’Australie. Surtout, cette ponctualité et ce manque de vision stratégique long-termiste risquent d’enfermer le programme spatial australien dans les applications commerciales spatiales, sans développer plus en profondeur sa filière. Enfin, en s’appuyant sur des fonds privés et des collaborations internationales, Canberra expose son programme spatial à des priorités externes, notamment celles de ses partenaires comme la NASA dans le cadre de l’initiative Moon to Mars.

Les objectifs stratégiques

Premièrement, un objectif économique : BITD : Créer une industrie spatiale performante d’ici 2030, avec une multiplication par trois de la richesse produite et 20 000 nouveaux emplois (fonds pv/pb, coopéra° internationale…).

Dans un deuxième temps, développement de la défense et sécurité spatiale : Mise en place du Defense Space Command pour renforcer les capacités de défense spatiale (surveillance, communications, navigation), dvp de nouvelles doctrines et outils performants.

Le cadre institutionnel et politique

  • Programme civil : Gouvernement fédéral, un triumvirat comprenant Australian Space Agency (ASA) crée en 2018, CSIRO, Geoscience Australia 
  • Programme défense : Australian Defense Force, Defense Space Command, Defense Science and technology Group Coopération Public-Privé :
  • Soutien à l’innovation via : ASA 41 millions de dollars AUD (sur 4 ans) pour établir l’agence et soutenir ses activités / Space Infrastructure Fund (SIF) (2019) gouvernement a mis en place un fonds de 19,5 millions AUD pour améliorer l’infrastructure spatiale nationale, y compris les centres de lancement / Initiative Moon to Mars : En 2020, l’Australie a lancé un programme de 150 millions AUD pour soutenir la participation australienne dans le programme Artemis de la NASA, visant à retourner sur la Lune // public-pv et international / Smart CRC : public-privé, international ==> 55M du gouv et 167M des partenaires (industries, agences gouv, universités)
  • Autre : Geoscience Australia’s initiative, Digital Earth Australia, National Positioning Infrastructure Capability (NPIC), Satellite-based Augmentation System (SBAS)

Coopérations internationales : histoire du positionnement géostratégique de l’Australie transparaît dans ses coop spatiales (5Eyes, AUKUS…)

 Entre pays (3 nivaux) :

  • Primordialité : Etats-Unis partenariats avec la NASA (programme Artemis, Moon to Mars Initiative, Canberra Deep Space Communications) 
  • Puis un regard attentif vers l’Occident : l’ESA (station à New Norcia, la JAXA (Hayabusa 2), le CNES… 
  • Enfin vers la zone Pacifique : Sinagpour, Corée du Sud, Nouvelle Zelande – Collaboration internationale : – Cspo, Five Eyes et le Quadrilateral Security Dialogue pour la surveillance spatiale. – Bien intégrée dans les orga internationales : UNOOSA, GEO, COPUOOS

Capacités techniques et industrielles

  • Positionnement stratégique : sites de lancement (azimuts parfaits…) : Centres de Whalers Way et Arnhem, développement du spatial commercial pour micro-satellites et tests suborbitaux. 
  • Une industrie des lanceurs en plein essor (technologique) : Développement de fusées hybrides avec Gilmour Space (ex : Eris), Southern Launch et Black Sky Aerospace. – => A relativiser tout de même.
  • Développement des technologies satellitaires : accent mis au sein des budgets ; grande majorité des missions réalisées en collaboration

Réglementation et cadre légal

  • Space Activities Act (1998) et Space Activities Regulations (2001) : Cadre de responsabilité pour les activités spatiales et gestion des débris spatiaux.
  • Signataire de traités internationaux (Traité sur l’espace extra-atmosphérique (1967) (ratifié en 1967) ; Accord sur le sauvetage des astronautes (1968) ratifié en 1968 ; Convention sur la responsabilité (1972) ratifié en 1975 : Convention sur l’enregistrement (1976) ratifié en 1986 et Accord sur la Lune (1984) ratifié en 1986). L’Australie est très intégrée dans les différentes organisations internationales.

Développement durable et impact environnemental

  • Même si l’Australie s’engage à respecter la durabilité spatiale, la Politique Spatiale Nationale de 2020 promeut l’exploitation des ressources spatiales : exploitation privée minière sur les astéroïdes, encadrée par une politique de développement durable (puissance créatrice de sens ?).

Engagement du Secteur Privé

  • Partenariats publics-privés pour la R&D (Gilmour, Inovor, Fleet Space Technologies), incubateurs pour startups (ex : Space Start, StartupAUS), etc. 
    • Augmentation du budget de l’Australian Space Agency va dans ce sens.

Défense et sécurité

  • Pas une puissance ASAT, pas de dvp de démonstrateur orbital 
  • Mais priorise la “programmation spatiale” (cybersécurité, 2020) et ses capacités de SSA (atout fort déjà développé dans le pays).

Éducation, recherche et innovation

  • Soutien à la formation scientifique et aux projets universitaires (CubeSats, nanosatellites), en collaboration avec l’industrie et l’ASA. 
  • Centre de recherche en sciences po : WOOMERA Manual de l’Université d’Adelaide.

La stratégie spatiale du Canada

Comment le Canada affirme-t-il sa place dans le secteur spatial ? De quelle manière le pays combine-t-il innovation technologique, souveraineté et coopération internationale ? Les GT vous proposent leurs analyses pour mieux comprendre le rôle du Canada dans l’exploration spatiale et l’observation de la Terre.

Par le GT Gouvernance

Résumé

La stratégie spatiale canadienne se concentre sur la sécurité nationale, l’innovation en robotique et l’observation de la Terre, notamment dans l’Arctique. Grâce à des partenariats internationaux comme Artemis, le Canada joue un rôle clé en exploration spatiale. L’Agence spatiale canadienne (ASC) coordonne les activités, avec un accent sur la durabilité, la défense, et l’implication du secteur privé pour soutenir les technologies avancées.

Objectifs stratégiques

La stratégie spatiale canadienne se concentre sur la sécurité nationale, le développement durable et  la croissance économique. L’observation de la Terre, en particulier pour surveiller l’Arctique et  gérer les ressources naturelles, est essentielle pour la souveraineté. Par ailleurs, le Canada vise à  consolider son rôle de leader en robotique et en exploration spatiale grâce à des partenariats comme  le programme Artemis, visant la Lune et, à terme, Mars.

Cadre institutionnel et politique

L’Agence spatiale canadienne (ASC) coordonne les activités spatiales en lien avec divers ministères  fédéraux et le secteur privé, assurant une approche intégrée. Le financement, principalement public,  est renforcé par des partenariats public-privé, mobilisant des fonds pour développer des projets  stratégiques, comme les satellites RADARSAT et les innovations en robotique.

Satellite RADARSAT-2. (Source : Agence spatiale canadienne)

Coopérations internationales

Les alliances internationales, notamment avec la NASA et l’ESA, sont cruciales pour maximiser les  capacités du Canada. Sa participation à des projets comme la station Gateway et le programme  Artemis place le Canada parmi les principaux partenaires de l’exploration lunaire, tout en lui  permettant de partager les avancées scientifiques et technologiques issues de ces missions. 

Capacités techniques et industrielles

Le Canada n’a pas de sites de lancement, mais compense par une expertise reconnue en robotique et  en observation satellitaire. Des réalisations comme le Canadarm et les satellites de la mission  RADARSAT montrent l’apport technique canadien aux missions globales et démontrent son avance  dans des technologies critiques pour la sécurité et l’environnement.

Bras robotique Canadarm2. (Source : Agence spatiale canadienne)

Résultats et performances

Le Canada a récemment mené avec succès la mission RADARSAT Constellation, offrant des  services de surveillance essentiels pour la sécurité maritime et la gestion environnementale. Ces  succès confirment sa capacité à respecter les objectifs fixés tout en répondant aux enjeux de  souveraineté et de gestion durable des ressources.

Réglementation et cadre légal

Le Canada s’engage pour une utilisation responsable de l’espace avec des réglementations couvrant  la responsabilité des objets spatiaux et la gestion des débris. Signataire du Traité de l’espace de  1967, il participe à l’élaboration des normes internationales pour des activités spatiales sécurisées et  durables. 

Développement durable et impact environnemental

Dans une optique de développement durable, la stratégie prévoit des mesures de réduction des  débris spatiaux et des normes pour une exploitation prudente des ressources spatiales. La  conception des satellites canadiens inclut des systèmes de désorbitation pour limiter l’accumulation  de débris, une approche qui respecte l’espace comme une ressource commune.

Engagement du secteur privé

Le Canada soutient un écosystème de start-ups innovant en renforçant les partenariats public-privé.  Des entreprises comme NorthStar Earth & Space, qui se spécialise en observation de la Terre, illustrent cette dynamique, où des fonds publics et privés se combinent pour favoriser les  technologies avancées et attirer des investissements dans le secteur spatial.

Capacités de défense et de sécurité

La stratégie canadienne intègre des éléments de défense, avec un accent sur la cybersécurité spatiale  et la surveillance des objets en orbite. L’indépendance technologique, assurée par une autonomie  dans la gestion des satellites, est cruciale pour la sécurité des communications et de la navigation,  notamment dans un contexte de tensions géopolitiques.

Éducation, recherche et innovation

Le Canada investit dans la formation scientifique et l’innovation par des partenariats avec des  universités et des centres de recherche comme l’Institut spatial de l’Université de Toronto. Ces  collaborations assurent le développement des technologies spatiales et la préparation des futures  générations pour répondre aux besoins du secteur.

La stratégie spatiale de la Suède

Comment la Suède développe-t-elle sa stratégie spatiale ? Quels sont ses objectifs en matière d’observation de la Terre et de coopération internationale ? Découvrez les analyses des GT pour mieux comprendre le rôle de la Suède dans le secteur spatial global.

Par le GT Gouvernance

Résumé

La Suède mise sur l’observation de la Terre, la coopération internationale et un cadre légal propice pour développer son secteur spatial. Avec le centre Esrange, des projets innovants et un engagement envers le développement durable, elle renforce sa position tout en soutenant la recherche et l’éducation.

Objectifs stratégiques

La stratégie spatiale de la Suède se concentre principalement sur l’observation de la Terre, la protection des infrastructures critiques, et l’utilisation pacifique de l’espace. Les missions d’exploration lunaire et martienne ne figurent pas parmi ses priorités. En revanche, la Suède contribue activement à des initiatives internationales pour la surveillance environnementale et climatique, telles que les programmes Galileo et Copernicus de l’Agence spatiale européenne (ESA). La sécurité nationale et la prévention des conflits dans l’espace sont également des objectifs importants de cette stratégie.

Cadre institutionnel et politique

Le Swedish National Space Board (SNSB) est l’agence nationale responsable de la politique spatiale suédoise, placée sous la tutelle du ministère de l’Éducation et de la Recherche. La SNSB supervise les activités spatiales et coordonne la participation de la Suède aux programmes de l’ESA. La Suède dispose d’un cadre législatif, le Space Activities Act, qui réglemente les activités spatiales et assure le respect des engagements internationaux du pays, tout en favorisant l’investissement privé.

La SNSA est l’organisme gouvernemental chargé de coordonner les activités spatiales civiles en Suède. Elle supervise la recherche, le développement technologique et les collaborations internationales dans le secteur spatial (budget d’environ 100 millions de $ par an).

Coopération internationale

La Suède est fortement engagée dans la coopération internationale, notamment avec l’ESA, et participe à des programmes majeurs tels que Galileo et Copernicus. Le pays collabore également avec les États-Unis via les Accords Artemis et s’implique dans des initiatives de régulation internationale pour promouvoir l’usage pacifique de l’espace et la gestion des débris spatiaux. Le cadre législatif suédois soutient cette coopération internationale et favorise les partenariats public-privé pour stimuler l’innovation et la compétitivité dans le secteur spatial.

En janvier 2024, la France et la Suède ont signé une déclaration relative à un partenariat stratégique pour l’innovation et les solutions vertes, incluant des domaines tels que l’énergie bas-carbone, la défense, l’espace et la santé. Cette coopération vise à renforcer les liens entre les deux pays dans des secteurs clés, notamment le spatial.

Capacités techniques et industrielles

Le centre spatial Esrange, près de Kiruna, est un site majeur pour la Suède, permettant des lancements de fusées-sondes et de ballons pour la recherche atmosphérique et spatiale. Ce centre appuie tant la recherche nationale qu’internationale et aide au développement de technologies de pointe, telles que les systèmes de propulsion et les infrastructures de lancement. La Suède est aussi reconnue pour ses compétences dans la fabrication de satellites et d’instruments utilisés dans des missions de l’ESA, comme Rosetta.

Centre spatial Esrange. (Source : Swedish Space Corporation)

Résultats et performances

En 2023, la Suède a investi 1,3 milliard de SEK (112 millions d’€) dans son programme spatial, avec une large part allouée à l’ESA. Esrange a permis de positionner la Suède comme un acteur clé dans les missions de recherche et d’observation spatiale. La Suède a aussi joué un rôle crucial dans la production d’équipements pour des missions internationales, et le développement d’une expertise dans des domaines tels que la météorologie spatiale, la surveillance environnementale, et les systèmes de navigation.

Situé près de Kiruna, dans le nord de la Suède, Esrange est une installation majeure pour les lancements de fusées-sondes, les ballons stratosphériques et les opérations satellitaires. En janvier 2023, la Suède a inauguré un port spatial dédié au lancement de satellites depuis Esrange, renforçant ainsi sa capacité à participer activement au marché des lancements spatiaux.

Premier lancement prévu en janvier 2024 mais pas de nouvelles depuis

La Suède participe au programme Themis, un démonstrateur de premier étage de lanceur réutilisable développé par l’ESA. Des vols verticaux à basse altitude sont prévus à Kiruna en 2025, avec l’assemblage du prototype T1H en 2024.

Réglementation et cadre légal

Le Space Activities Act assure que les activités spatiales suédoises respectent les engagements internationaux et promeut un environnement propice aux investissements privés. La Suède est signataire du Traité de l’espace de 1967, renforçant son engagement à utiliser l’espace de manière pacifique. Elle participe aussi activement aux discussions internationales sur la prévention des conflits spatiaux, et la régulation des débris spatiaux est un enjeu prioritaire de sa politique spatiale.

Développement durable et impact environnemental

La stratégie suédoise inclut des efforts pour un usage durable de l’espace. La Suède contribue aux efforts internationaux pour minimiser les débris spatiaux et développe des infrastructures pour réduire l’empreinte environnementale de ses activités spatiales. En participant à des programmes comme Copernicus, la Suède utilise également des technologies spatiales pour surveiller l’environnement terrestre et agir en faveur de la préservation climatique.

Engagement du secteur privé

La Suède encourage les partenariats public-privé et soutient les start-ups via l’ESA Business Incubation Center (ESA BIC) Sweden, qui aide les entrepreneurs à exploiter des technologies spatiales et des données issues de l’espace. Le gouvernement promeut aussi les collaborations internationales avec des partenaires stratégiques comme les États-Unis. Le secteur privé suédois est en croissance, avec des entreprises qui s’impliquent dans le développement de technologies spatiales et la commercialisation de services liés aux données spatiales.

Capacités de défense et de sécurité

Bien que la Suède ne mette pas l’accent sur des missions militaires, sa stratégie spatiale inclut la défense des infrastructures critiques et la résilience face aux menaces spatiales, comme les tempêtes solaires ou les cyberattaques. La Suède cherche à renforcer la sécurité nationale via l’utilisation des technologies spatiales, tout en favorisant un usage civil et pacifique de l’espace.

Éducation, recherche et innovation

Les universités suédoises, comme celles de Luleå et de Stockholm, et l’Institut Suédois de Physique Spatiale (IRF) contribuent de manière significative à la recherche et à l’innovation dans le secteur spatial. L’IRF est reconnu pour son expertise en physique spatiale et ses collaborations régulières avec l’ESA. Le gouvernement soutient l’éducation et encourage les jeunes à s’orienter vers des carrières dans le secteur spatial, notamment via des programmes en ingénierie spatiale et des projets de recherche en collaboration avec des agences internationales.


Source

https://government.se/contentassets/ea187b8c0a814ac09c36b8a43154eb49/a-strategy-for-swedish-space-activities.pdf

La stratégie spatiale de l’Inde

Comment l’Inde a-t-elle transformé son programme spatial en un levier de puissance technologique et géopolitique ? Quels sont ses ambitions, ses succès et ses défis à venir ? Les GT vous proposent leur analyses pour décrypter la place grandissante de l’Inde dans le paysage spatial international.

Par le GT Gouvernance

Résumé

La stratégie spatiale de l’Inde a évolué depuis les années 1960, passant d’un programme centré sur des objectifs de  développement national à un ambitieux programme spatial couvrant l’exploration scientifique, l’innovation technologique, les  applications commerciales, et la sécurité nationale

Historique et objectifs initiaux 

Le programme spatial indien a été lancé en 1969 avec la création de l’Indian Space Research Organisation (ISRO). Initialement axé sur le développement de technologies de communication et d’observation pour lutter contre la pauvreté et améliorer les  services publics, le programme s’est progressivement diversifié pour inclure des projets d’exploration planétaire et d’autonomie  technologique.  

Les premières étapes comprenaient le lancement de satellites pour les télécommunications et la météorologie (Ariane Passenger  Payload Experiment, 1981) et le développement de lanceurs nationaux (SLV, PSLV, GSLV), qui ont permis à l’Inde de réduire  sa dépendance vis-à-vis des puissances étrangères.

Institutions et structures de gouvernance 

Le programme spatial indien est principalement dirigé par l’ISRO, sous la tutelle du Département de l’Espace (DoS) et du Bureau du Premier ministre. Avec la montée des besoins commerciaux et sécuritaires, d’autres organismes ont été créés : 

  • NewSpace India Ltd (NSIL) : entreprise publique en charge de la commercialisation des technologies d’ISRO et des services de lancement. 
  • IN-SPACe : agence facilitant l’accès des entreprises privées aux installations d’ISRO pour développer l’industrie spatiale nationale.
  • Defence Space Agency (DSA) : organisation militaire chargée des opérations spatiales de défense et de la coordination  avec les forces armées.

Projets à long terme et exploration scientifique 

L’Inde s’est positionnée comme un acteur majeur de l’exploration spatiale à bas coût : 

  • Exploration lunaire (Chandrayaan) : Chandrayaan-1 (2008) a confirmé la présence de glace d’eau sur la Lune, tandis  que Chandrayaan-3 (2023) a réussi un atterrissage au pôle Sud, un site stratégique. 
Chandrayaan-3 (2023). (Source : Isro)
  • Exploration martienne et solaire : Mangalyaan-1 (2014) a fait de l’Inde le premier pays à réussir une mission vers Mars dès sa première tentative. La mission solaire Aditya-L1 (2023) étudie le climat spatial et les éruptions solaires.
Aditya-L1. (Source : FILE)
  • Programme habité Gaganyaan : L’Inde prévoit d’envoyer ses premiers astronautes en orbite terrestre et de lancer sa propre station spatiale vers 2030. 
  • Systèmes de navigation et satellites d’observation : NavIC, un système de navigation autonome couvrant l’Inde et ses  frontières, et les séries Cartosat et Risat, pour l’observation terrestre, renforcent l’autonomie et la sécurité. 

Financement et ouverture au secteur privé 

L’Inde maintient un budget relativement modeste pour son programme spatial (environ 1,9 milliard USD), mais maximise son impact par des missions peu coûteuses et une stratégie commerciale. NSIL gère les contrats internationaux de lancement et la vente de services satellitaires, tandis qu’IN-SPACe permet aux entreprises indiennes et étrangères d’accéder aux installations et technologies d’ISRO, stimulant le secteur privé avec des startups comme Skyroot Aerospace.

Volet militaire et défense spatiale 

La stratégie spatiale indienne comporte une dimension militaire essentielle pour répondre aux défis de sécurité régionale : 

  • Satellites de surveillance : Cartosat, Risat, et EMISAT sont utilisés pour la surveillance des frontières et le renseignement militaire. 
  • Capacités anti-satellite : Avec la mission Shakti en 2019, l’Inde a démontré sa capacité à détruire des satellites en orbite basse, intégrant ainsi la défense spatiale à sa doctrine militaire. 
  • Coopérations internationales : L’Inde collabore avec les États-Unis, la France, et ses partenaires du Quad pour la surveillance de l’espace, la gestion des débris et la sécurité de ses infrastructures.