#NEWS – Septembre 2025

Chaque mois, l’équipe Communication vous partage les coulisses de l’association : idées, projets, nouveautés et inspirations ! L’occasion d’en savoir plus sur nous au cours de l’année, et peut-être, nous rejoindre…

L’équipe s’est concentrée sur la préparation des Conférences De Rentrée : 9 conférences, une par Groupe de Travail, pour initier un large public à la variété des enjeux du spatial, en compagnie du mentor du GT choisi pour l’année. Ces conférences sont l’occasion de mieux connaître les membres de l’association, leurs idées pour l’année à venir et d’apprendre avec le mentor, réputé dans son domaine.

Les CDR ont lieu du 29 septembre au 8 novembre 2025, ouvertes à tous, gratuites et en visioconférence. Les inscriptions sont obligatoires, et disponibles ici.

29 septembre : GT Culture Spatiale, avec Erika Velio
01 octobre : GT Développement durable, avec Quentin Guého
09 octobre : GT Exploration spatiale, avec Jérôme Vila
13 octobre : GT International, avec Nicolas Maubert
20 octobre : GT Lanceurs, avec Arnaud Demay
23 octobre : GT Gouvernance, avec Béatrice Hainaut

date à confirmer: GT Sécurité et connectivité, GT Energie, GT Financement

L’Europe a-t-elle un récit mobilisateur soutenant son exploration spatiale, au même titre que les Etats-Unis ont développé et imposé dans les représentations collectives l’imaginaire de la frontière et de la conquête ?

C’est la question à laquelle les membres des GT Exploration Spatiale et Culture Spatiale, menés par Auriane Decker, ont cherché à répondre pour contribuer au rapport du groupe ” Europe et Exploration spatiale ” des Space’ibles du CNES. Guettez notre prochaine publication !

De belles idées sont en cours de discussions avec l’IFHE, une association dédiée à l’histoire spatiale française et européenne, sa sauvegarde et sa valorisation. ASTRES étant essentiellement composée d’étudiants aux formations non techniques, il y a de nombreuses opportunités pour travailler ensemble à l’avenir.

Le monde de la recherche peut être obscure et notre partenariat avec l’ENS vise à éclairer ces ténèbres. La Chaire Espace examine les nouveaux enjeux sociaux-culturels, géostratégiques et environnementaux de la relation Terre-Espace.

Le 02 octobre en soirée, venez poser vos questions aux doctorants et enseignants chercheurs de la Chaire Espace, en ligne ou en présentiel. Il reste quelques places ici : Inscriptions

Alix Guigné (présidente), Charlotte Berthoumieux (responsable évenementiel) et Sabrina Barré (vice-présidente) ont pu participé à la fameuse WSBW, rendez-vous parisien incontournable de la rentrée. Une chance exceptionnelle au coeur du spatial !

Nous avons repris le rendez-vous mensuel aux Ateliers Gaîté, en accueillant déjà une quinzaine de nouveaux adhérents !

Retrouvez les lectures et contenus extérieurs qui ont inspiré nos GT ce mois-ci. Partagez-nous les vôtres en retour !

Témoignage de Claudie Haigneré sur notre stand au Bourget

Podcast “1961, naissance du Centre National d’Etudes Spatiales” sur France Culture

Note “L’essor du programme spatial taïwanais : Construire une industrie, soutenir la sécurité nationale” par Marc Julienne, IFRI

Article “News about Space transportation and Nuclear Propulsion” de l’ESA

Podcast “Space to grow” de Jaime Martín Lozano

Nous serons au NextSpace Symposium de Way4Space, à Bordeaux les 9 et 10 octobre. Venez à notre stand récupérer les dernières Astrocartes 2025 !

ASTRES aligne son équipe de champions à la course solidaire AéroRun du 19 Octobre, sur la marche et la course.

Rapport Nexus Alpha

L’Alliance Stratégique des Etudiants du Spatial s’est constituée autour des questions de stratégie et vient apporter au secteur spatial le point de vue de la jeunesse, passionnée, novice et candide, fervente de contribuer à son tour. Afin d’ancrer les travaux thématiques des neuf groupes de travail de l’association dans une perspective plus large et cohérente, nous vous proposons ce rapport Nexus Alpha.

Ce fut un travail collectif de grande ampleur qui a réunit plus de 70 participants, une trentaine de rédacteurs et un quinzaine de personnalités et mentors pour répondre à nos interrogations. Il sera la base de travail de nos futurs travaux, un socle commun de réflexion sur laquelle itérer.

Le contexte de publication de ce rapport est particulièrement stimulant : depuis 2019, la France s’est dotée d’une stratégie spatiale de défense. Des fédérations de professionnels et des instituts de recherche appellent depuis de leur voeux une stratégie équivalente pour le secteur civil. En juin 2024, les adhérents d’ASTRES décident ensemble de travailler à leur vision pour le futur du spatial français et les travaux démarrent dès septembre. Or, en mars 2025, le gouvernement annonce la publication d’une stratégie spatiale nationale à l’été. Toutes ces initiatives partagent le même objectif : éclairer les enjeux, structurer les options possibles et proposer des pistes d’orientation pour contribuer à une meilleure compréhension et prise de décision sur ce sujet. Ce rapport ne prétend donc ni à l’exhaustivité ni à la solution définitive. Le rapport Nexus Alpha se place comme la vision de professionnels en devenir, passionnés et motivés à se former.

>> Pour suivre l’évolution de cette réflexion, suivez nous sur Linkedin !

Quelle intrication entre le civil et le militaire dans la stratégie spatiale française?

Par le GT Gouvernance

Résumé

Le programme spatial français, né des initiatives balistiques des années 1960, repose sur des technologies duales mêlant applications civiles et militaires. Observation, télécommunications, lanceurs et surveillance spatiale servent autant la souveraineté nationale que des usages stratégiques et scientifiques.

Point historique

Le programme spatial français prend ses racines dans le programme d’études balistiques de base (EBB) ou  « Pierres précieuses » dirigé par la SEREB (Société d’étude et de réalisation d’engins balistiques) et les sociétés Nord-Aviation et Sud-Aviation. 

Lancé en 1961, le  projet doit permettre l’acquisition des technologies nécessaires à la création du missile balistique S2 transportant la tête nucléaire MR31 ce qui aboutira involontairement à la création du lanceur Diamant. En effet, les avancées réalisées sur le moteur à propergols solides du missile S2 permettent le développement du moteur Vexin – équipant le Diamant – à ergols liquides (UDMH et péroxyde d’azote). Il en sera de même des technologies développées pour le guidage inertiel, la structure et les matériaux des fuselages. 

Aussi, les deux programmes bénéficient d’une mutualisation des compétences et des infrastructures industrielles notamment les usines d’Ericsson, de Nord-Aviation, Snecma et les sites de Brigitte – Hammaguir. 

Ainsi, dès sa création, le spatial civil français dérive de programme militaires et, dans un chassé-croisé fertile a permis de valider des technologies aux fins de renforcement de crédibilité militaire.

Technologies à double usage 

  • Observation et renseignement : Des satellites comme ceux de la série Helios et le programme CSO (Composante Spatiale Optique) servent des missions de renseignement militaire, tout en ayant des applications civiles pour la surveillance environnementale et la gestion des ressources. 
  • Télécommunications : Des programmes comme Syracuse (satellites de communication militaire) partagent parfois des technologies et des infrastructures avec des systèmes civils, optimisant ainsi l’utilisation des ressources et la couverture. 
  • Lanceurs spatiaux : Les lanceurs européens tels qu’Ariane sont utilisés pour des missions civilo-militaires, assurant la flexibilité et la sécurité d’accès à l’espace.

Initiatives de surveillance et de protection de l’espace 

  • SSA (Space Situational Awareness) : La France développe des capacités de surveillance spatiale pour détecter et prévenir des menaces potentielles, comme les débris spatiaux ou des actes d’agression intentionnelle. Cette surveillance bénéficie autant aux satellites civils qu’aux équipements militaires. 
  • Défense active : En 2019, la France a annoncé la création d’un commandement spatial militaire, avec des initiatives qui incluent la défense des satellites à l’aide de moyens potentiels tels que des nano-satellites patrouilleurs. 

Programme Helios 

  • Usage : C’est un programme de satellites d’observation de la Terre destiné principalement à des fins de renseignement militaire, mais qui a aussi des applications civiles telles que la surveillance environnementale et la cartographie. 
  • Collaboration : Les images et les données collectées peuvent être partagées avec des partenaires européens et utilisées par des institutions civiles pour des projets scientifiques et d’aménagement du territoire. 

Programme CSO (Composante Spatiale Optique) 

  • Usage : Ce programme remplace et améliore la capacité d’observation des satellites Helios. Il est conçu pour fournir des images de très haute résolution pour le renseignement militaire, tout en pouvant répondre aux besoins civils, comme la gestion des catastrophes naturelles. 
  • Partenariat : La France collabore avec d’autres pays européens, comme l’Allemagne et la Suède, qui participent au financement et bénéficient également des données collectées. 

Programme Pleiades 

  • Usage : Une constellation de satellites optiques d’observation de la Terre qui sert à la fois les utilisateurs militaires et civils. Les satellites Pleiades offrent une résolution d’image très précise et sont utilisés pour le suivi environnemental, la gestion des crises, l’urbanisme et des applications de défense. 
  • Particularité : Les images de Pleiades sont accessibles à des agences civiles et à des entreprises privées tout en répondant aux besoins stratégiques du ministère des Armées. 

Systèmes de télécommunications Syracuse 

  • Usage : Les satellites de communication Syracuse sont principalement utilisés par l’armée française pour assurer des communications sécurisées et résilientes sur le champ de bataille. Cependant, la technologie et certaines infrastructures associées ont des usages civils, notamment pour les communications gouvernementales et de secours. 
  • Avantages duaux : L’extension des capacités de Syracuse contribue également à la connectivité civile en cas d’urgence. 

Programme Galileo 

  • Usage : Bien que Galileo soit avant tout un programme de navigation civil géré par l’Union européenne, la France et d’autres pays européens intègrent des applications militaires dans son utilisation. Galileo offre un service de positionnement de haute précision, utilisé à des fins civiles (navigation, gestion de flotte) et militaires (guidage de systèmes d’armes, opérations tactiques). 
  • Caractéristiques duales : Il dispose d’un service PRS (Public Regulated Service) à usage restreint, destiné aux autorités publiques et aux militaires, garantissant un signal sécurisé en temps de crise. 

Programme Athena-Fidus 

  • Usage : C’est un satellite de télécommunications conçu pour fournir un service de bande Ka et de bande EHF pour les besoins des utilisateurs militaires et civils (principalement les administrations publiques). Il permet des communications à haut débit et sécurisées. 
  • Bénéfices partagés : Les administrations civiles peuvent utiliser cette capacité pour des applications telles que la gestion des urgences, la sécurité intérieure et la protection civile. 

Surveillance spatiale et Space Situational Awareness (SSA) 

  • Usage : Les capacités de surveillance spatiale de la France, telles que le programme GRAVES (radar de surveillance de l’espace), servent à surveiller les objets en orbite pour éviter les collisions et protéger les satellites. Ces capacités sont cruciales pour les opérations militaires, tout en ayant des applications civiles pour la sécurité et la durabilité des activités spatiales. 
  • Partenariats : Les données collectées par ces systèmes peuvent être partagées avec des partenaires internationaux et utilisées par des organismes civils pour améliorer la connaissance de la situation spatiale globale. 
  • Reconnaissance de l’espace comme domaine stratégique : La LPM souligne l’importance de la souveraineté spatiale dans le contexte de menaces croissantes et de militarisation de l’espace par d’autres puissances comme la Chine et la Russie. L’espace est ainsi reconnu comme un facteur clé de la défense nationale. 
  • Budget et investissements accrus : La LPM prévoit un budget de 5 milliards d’euros pour l’investissement dans les capacités spatiales jusqu’en 2025. Ces fonds sont alloués au développement de nouveaux satellites, à la résilience des infrastructures spatiales, et à la recherche de technologies avancées pour renforcer la sécurité et l’autonomie de la France. 
  • Commandement de l’Espace (CDE) : Créé en 2019, le CDE a pour mission de coordonner les opérations militaires spatiales et de collaborer avec le CNES pour intégrer les objectifs civils et militaires. Cela permet de gérer les menaces et de garantir la protection des satellites et infrastructures spatiales françaises. 
  • Renforcement des capacités de renseignement : L’accent est mis sur l’amélioration des satellites d’observation, tels que la Composante Spatiale Optique (CSO), pour fournir des images de haute résolution utiles tant pour le renseignement militaire que pour des usages civils. 
  • Surveillance et gestion des débris spatiaux : La France développe des capacités de surveillance spatiale (SSA), comme le programme GRAVES, pour suivre les objets en orbite et anticiper les risques de collision ou de menaces. La réglementation soutient ces efforts pour assurer la sécurité des satellites civils et militaires. 
  • Protection des infrastructures spatiales : Des mesures réglementaires ont été prises pour sécuriser les satellites contre les cyberattaques et d’autres menaces potentielles, en collaboration avec l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI). Cette approche intégrée vise à protéger les données stratégiques et garantir la résilience des systèmes spatiaux.

En quoi l’espace devient-il un nouveau théâtre de conflictualité ?

Par le GT International

Résumé

Depuis Spoutnik en 1957, l’espace est devenu un enjeu stratégique mondial, passant de terrain d’innovation technologique à théâtre potentiel de conflits. Face à la militarisation croissante et aux nouvelles menaces spatiales, la France renforce ses capacités grâce à des investissements majeurs, la création d’un Commandement de l’espace, et une coopération internationale accrue. Elle anticipe les défis futurs, notamment la prolifération des armes antisatellites, la congestion orbitale et les zones grises du droit spatial.

Contexte historique

L’espace a commencé à devenir un environnement considéré comme stratégique depuis le lancement du satellite Spoutnik en 1957, en particulier pour les grandes puissances mondiales de la dynamique bipolaire de cette époque : Les États-Unis et l’Union soviétique1. Pendant toute la durée de la guerre froide, ces deux acteurs majeurs ont poursuivi le développement de programmes spatiaux à utilité militaire, notamment en matière de satellites de reconnaissance et de communication2. D’un point de vue global, la perception de l’espace sur la scène internationale restait cependant essentiellement ancrée comme un domaine de compétition lié à l’innovation technologique et non comme un théâtre de conflit direct à proprement parler3. D’ailleurs, cette vision se reflète dans la signature du Traité de l’espace en 1967 qui, de façon explicite, proscrit la présence d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive dans l’espace4.

Le traité de l’espace de 1967 (source : AKG-IMAGES)

Toutefois, le développement proactif de technologies sophistiquées et innovantes au potentiel déstabilisateur voire destructeur pour les diverses parties étatiques, ainsi que l’introduction toujours croissante des acteurs privés dans ce secteur marquent un basculement5. De cette façon, la vision commune de l’espace extra-atmosphérique bascule d’un environnement purement stratégique, à un terrain d’opérations militaires tant offensives que défensives6.

Actualités et pertinence pour la France

L’amplification de la militarisation de l’espace s’observe de façon claire ces dernières années. Cela s’observe par plusieurs événements, notamment des démonstrations de force, même si les raisons invoquées diffèrent. Par exemple, en dépit de la production de débris générés, des essais antisatellites cinétiques ont été menés par les acteurs spatiaux majeurs entre le début des années 2000 et aujourd’hui. La Chine a détruit son satellite FengYun 1C en 2007 ; les États-Unis ont fait de même avec leur satellite USA-193 en 2018 ; pareil du côté de l’Inde avec son satellite Microsat-R en 2019 ; et enfin plus récemment, la Russie a détruit son satellite Cosmos 1408 en 20217. En plus de ces incidents, il est important de noter que le développement exponentiel des capacités antisatellites non-cinétiques par les grandes puissances, ainsi que l’utilisation faite de ces technologies, démontrent tout autant la progression de l’environnement spatial comme un théâtre conflictuel – comme analysés dans le rapport annuel de la Secure World Foundation « Global Counterspace Capabilities »8.

Face à cette évolution des dynamiques dans les stratégies adoptées par les puissances spatiales, ainsi que les menaces y afférentes, la France a opté pour une position proactive, consolidant ses capacités à la fois sur le plan stratégique et sur le plan opérationnel. Dans cette optique, le ministère des Armées s’est révélé ambitieux, en exposant une intention d’allocation d’investissement 700 millions d’euros supplémentaires pour la stratégie spatiale pour la période 2019-2025, en plus des 3,6 milliards d’euros déjà octroyés dans la Loi de programmation militaire pour cette même période9. Toujours dans cette même vision, juillet 2019, le projet Ares démontre l’engagement de la France dans le renforcement de ses capacités, particulièrement en matière de surveillance, d’identification des menaces et d’intervention dans la protection de satellites nationaux10. Le premier septembre 2019, la création du Commandement de l’espace a également été un reflet important de cette stratégie11. Par la mise en place de cet organisme à vocation interarmées de l’Armée de l’air et de l’Espace, la France appuie adroitement la coordination de ses moyens dans le cadre de la défense spatiale. Plus tard, le projet TOUTATIS complémentant le projet YODA, annonce par la direction générale de l’armement en septembre 2024 reflète également une volonté de la France de renforcer sa stratégie de défense, dans ce contexte, en orbite basse12. Un mois après, l’adhésion de la France à l’Opération Olympic Defender, chapeautée par les États-Unis, démontre une volonté de la France de renforcer ses capacités opérationnelles grâce à une plus grande coopération internationale13. Ces différentes initiatives et démarches de la France dans sa stratégie et ses opérations démontrent une résilience forte face à un environnement spatial toujours plus instable sur le plan sécuritaire.

Enjeux futurs

À l’avenir, de nombreux défis surgiront et la France devra se tenir prête pour y faire face. Les démonstrations de force des acteurs spatiaux majeurs ainsi que le développement exponentiel de leurs capacités, en particulier ceux à caractère non-cinétique tels que les dispositifs antisatellites de types cybernétiques, guerre électronique et armes à énergies dirigées représentent les menaces les plus réelles dans le cadre des conflits spatiaux de demain14. De plus, les zones grises et délimitations troubles dans le domaine du droit spatial, exacerbées par le phénomène de surrogate warefare – illustrés par les contrats privé-public dans le cadre d’atteinte aux objectifs stratégiques, ainsi que l’utilisation des capacités à doubles usages par les forces rivales compliquent davantage la protection des intérêts nationaux15. Enfin la congestion de l’environnement orbitale de la terre, en particulier en l’orbite basse représente un défi connu et de taille pour tout acteur dans le secteur spatial y compris la France16. En réponse à ces menaces, les investissements prévus par la Loi de programmation militaire 2024-2030 prennent en considération le besoin primordial du renforcement des capacités spatiales sur le plan militaire17. Cependant, la France devra combiner ces effets avec la poursuite de sa posture proactive dans la promotion de normes internationales régulatrices des activités spatiales, en particulier dans la prévention des conflits.


  1. https://www.nasa.gov/image-article/oct-4-1957-sputnik-dawn-of-space-age/  ↩︎
  2. https://shs.cairn.info/revue-defense-nationale-2016-6-page-99?lang=fr#s2n4  ↩︎
  3. https://www.jstor.org/stable/42669540?seq=1 p.279. ↩︎
  4. https://www.unoosa.org/pdf/gares/ARES_21_2222F.pdf ↩︎
  5. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-etrangeres/la-militarisation-de-l-espace-9014350 ; https://css.ethz.ch/content/dam/ethz/special-interest/gess/cis/center-for-securities-studies/pdfs/CSSAnalyse333-FR.pdf ↩︎
  6. https://www.defense.gouv.fr/comment-france-se-prepare-conflit-spatial/lespace-nouveau-theatre-conflictualite ↩︎
  7.  https://swfound.org/media/207826/swf_global_counterspace_capabilities_2024.pdf  ↩︎
  8. https://swfound.org/media/207826/swf_global_counterspace_capabilities_2024.pdf pp. [03-12], [01-16], [04-04], and [05-01]. ↩︎
  9. https://www.archives.defense.gouv.fr/portail/actualites2/florence-parly-devoile-la-strategie-spatiale-francaise-de-defense.html ↩︎
  10. https://www.defense.gouv.fr/comment-france-se-prepare-conflit-spatial/ares-dga-prepare-notre-maitrise-lespace ↩︎
  11. https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000039060428/ ↩︎
  12. https://www.defense.gouv.fr/aid/actualites/spatial-lagence-linnovation-defense-notifie-u-space-realisation-dune-demonstration-dactions-orbite ↩︎
  13. https://www.defense.gouv.fr/actualites/france-rejoint-force-multinationale-operation-olympic-defender ↩︎
  14. https://www.icrc.org/fr/droit-et-politique/operations-militaires-dans-espace ↩︎
  15. https://academic.oup.com/psq/article-abstract/135/2/341/6848549?login=false ↩︎
  16. https://www.esa.int/Space_Safety/Space_Debris/ESA_Space_Environment_Report_2024 ↩︎
  17. https://www.defense.gouv.fr/ministere/politique-defense/loi-programmation-militaire-2024-2030 ↩︎

Les compétences spatiales de l’Union Européenne, de l’ESA et du CNES

Dans quel contexte évolue la France en matière de spatial ? A quels défis sommes nous confronté ? Les GT vous proposent leurs notes de synthèse pour mieux comprendre le paysage spatial actuel.

Par le GT Gouvernance

La politique spatiale française est largement associée à la politique spatiale européenne qui repose sur la coopération entre plusieurs 3 entités majeures : le CNES (Centre National d’Études Spatiales), l’ESA (Agence Spatiale Européenne) et l’Union Européenne (avec l’EUSPA, agence pour le programme spatial de l’UE).


Le CNES est en charge de l’implémentation et d’une partie de la conception de la politique spatiale française. Le CNES contribue aussi activement à la politique spatiale européenne en tant qu’agence nationale la plus importante de l’UE et de l’ESA. Ses missions incluent :

  • Planification et exécution des programmes nationaux : développement de satellites, lanceurs comme Ariane (en collaboration avec l’ESA), et projets scientifiques nationaux. Exclusivité sur les programmes sécuritaires.
  • Innovation technologique : développement de technologies spatiales, notamment dans l’observation de la Terre, les télécommunications et la navigation.
  • Collaboration internationale :
    • Avec l’ESA : participation à des programmes européens et intermédiation entre la France et l’ESA pour défendre les priorités françaises ;
    • Avec des agences mondiales : partenariats bilatéraux avec la NASA, l’ISRO, CNSA, … (fin des partenariats avec Roscosmos depuis 2022)

L’ESA est l’agence spatiale européenne regroupant 22 États membres (dont certains non-membres de l’UE). Elle constitue le principal acteur européen pour les programmes spatiaux multilatéraux. Elle peut aussi implémenter les programmes spatiaux nationaux des États membres ne possédant pas d’agence nationale.

  • Mission et financement :
    • L’ESA est financée par ses États membres et par l’UE, sur la base de contributions volontaires et obligatoires.
    • Ses priorités incluent la science spatiale, les vols habités, les lanceurs, l’observation de la Terre, la navigation et les télécommunications.
  • Compétences principales :
    • Développement de grands programmes européens : lanceurs Ariane et Vega, et missions européennes comme Rosetta et Gaia, …
    • Gestion des infrastructures spatiales européennes : centres d’opérations spatiales, CSG, …
    • Recherche scientifique et R&D : Centre technologique de l’ESA à Noordwijk
  • Relation avec l’UE :
    • L’ESA collabore avec l’UE pour exécuter des programmes phares comme Galileo (système de navigation) ou Copernicus (observation de la Terre).

L’UE est impliquée dans la politique spatiale depuis les années 2000, avec l’article 189 du TFUE qui officialise la politique spatiale comme une compétence partagée. L’agence pour le programme spatial de l’UE (EUSPA) est chargée de l’implémentation de ses programmes.

  • Objectifs politiques :
    • Assurer l’autonomie stratégique de l’Europe dans l’espace.
    • Renforcer l’innovation, la compétitivité industrielle et la durabilité.
    • Soutenir les priorités sociétales : sécurité, environnement, économie numérique.
  • Programmes majeurs :
    • Galileo : le système de positionnement par satellites européen, concurrent du GPS.
    • Copernicus : programme d’observation de la Terre pour surveiller l’environnement et gérer les crises.
    • Espace sécurisé : initiatives pour la surveillance spatiale (SSA) et la défense spatiale.
    • Télécoms : GOVSATCOM, IRIS²
  • Relations institutionnelles :
    • L’UE travaille avec l’ESA via des accords de partenariat : elle finance en partie les missions de l’ESA pour les programmes spécifiques.
    • Elle agit également comme un acteur politique en définissant les grandes priorités stratégiques (EU Space Law incoming…)

Notre contribution à Space International

Le magazine spécialisé Space International fait la part belle aux réflexions de la jeunesse ! Toute l’année 2024, vous pouvez lire les résultats de nos travaux interGT, grâce à la confiance du rédacteur en chef Benoist Bihan et l’ensemble de l’équipe de Space International.

de gauche à droite: Léo Henquinet, Alix Guigné, Charlotte Berthoumieux

La collaboration initiée en juin 2023 a semblé évidente. Nés tous deux en mars, Space International et ASTRES partagent la vision d’un secteur spatial en pleine expansion, dont les aspects géopolitiques et stratégiques réclament plus d’attention que jamais. Il fut donc convenu lors des Assises du New Space – Saison 2, de mettre en lumière les réflexions de la jeune génération autour des thèmes suivants:

  • Comment développer et structurer un Conseil National de l’Espace en France ?
  • Comment soutenir l’industrie spatiale française et européenne d’ici 2040 ?
  • Quelles perspectives d’évolution des alliances spatiales à l’épreuve des transformations géopolitiques ?

Le numéro 5 comprend donc une interview de la co-fondatrice et présidente d’ASTRES, Sabrina Barré, pour retracer la genèse et les ambitions du collectif, ainsi que le premier article sur les fondements d’un Conseil National de l’Espace. Dans notre prospective, le Conseil National de l’Espace devient l’organe interministériel principal de coordination et de décision pour la mise en œuvre d’une stratégie spatiale française ambitieuse.

En juin, vous trouverez dans le numéro 6 les travaux sur la souveraineté industrielle spatiale. L’occasion de revenir sur la table-ronde organisée à la Sorbonne Nouvelle, “la culture du spatial dans notre quotidien et dans le futur de l’entreprise” avec François Buffenoir, Alban Guyomarc’h et Mathieu Luinaud.

Nos dernières réflexions sortiront dans le prochain numéro, en attendant à vos kiosques ! Vous pouvez aussi commander Space International ici.

Félicitations à tous les participants aux projets interGT, avec une mention spéciale pour Léo Henquinet (projet Conseil National de l’Espace), Alix Guigné et Washington George (projet Soutien à l’industrie) et Barnabé Andrieu-Coster (projet Alliances continentales), pour leur travail tout au long de l’année.

Un grand merci à Benoist Bihan et aux équipes de Space International pour l’opportunité exceptionnelle et leur confiance dès les premiers jours.